Cameroun: Le grand dialogue National – Un coup d´épée dans l´eau?
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«J’ai décidé de convoquer, dès la fin du mois en cours, un grand dialogue national qui nous permettra dans le cadre de notre constitution d’examiner les voies et moyens de répondre aux aspirations profondes des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais aussi de toutes les autres composantes de notre Nation»
C´est en ces termes qu´a annoncé Paul Biya la convocation d´un «grand dialogue national» dans son discours retransmis à la radio-télévision d’Etat mardi 10 septembre, pour tenter de résoudre le conflit meurtrier opposant les groupes armés de la minorité anglophones aux forces de l´ordre dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays.
En amont du dialogue qui sera présidé par le premier ministre Joseph Dion Nguté, celui-ci mènera des “larges consultations” dont les résultats serviront de «sources d´inspiration pour la conduite des débats».
Si l´annonce du dialogue a été salué par les organisations internationales, des voix se sont élevées dénonçant un discours donc le but était de satisfaire les attentes de la communauté internationale et non de répondre aux aspirations des populations camerounaises. Notament, M. Ayuk Tabe, 54 ans, leader indépendantiste anglophone, condamné à la perpétuité en Aout par un tribunal militaire de Yaoundé, a réagi par le biais de son avocat en qualifiant l´allocution de P. Biya de «non-événement». Il remet en question les contours flous d´un dialogue qui se veut national et inclusif, mais les grandes thématiques ont été préalablement fixés et les interlocuteurs choisis par le gouvernement pourtant partie prenante. Par ailleurs il déplore l´absence de modalité
juridiques qui faciliterait le retour des camerounais de la diaspora exilés à cause des persécutions du régime en place.
Par ailleurs, l´opinion déplore un discours adressé en particulier sur la question anglophone uniquement en français et sans traduction anglaise simultanée. Le Messager, presse locale a d´ailleurs qualifié le discours de Paul Biya de « pétard mouillé » car au début de la crise anglophone en 2016, des voix se sont élevées pour appeler à un dialogue inclusif. Mais le silence assourdissant du gouvernement campant sur ses positions a contribué à l’enlisement et au pourrissement de la situation.
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L´opposition camerounaise avec á sa tête Maurice Kamto, 65ans, candidat aux élections présidentielles d´Octobre 2018, arrêté et emprisonné avec ses alliés à la suite de marche pacifiques pour contester les fraudes électorales, et actuellement en jugement au tribunal militaire de Yaoundé pour insurrection, a formulé des propositions concrètes qui permettraient de trouver des solutions á la crise dans un mémorandum publié en mai 2019. On y trouve entre autres des conditions telles que la libération immédiate et sans conditions des prisonniers politiques, la déclaration d´un cessez le feu et le retrait des forces armées, la création d´une commission chargée de la question anglophone composée de francophones, d´anglophones et d´observateurs internationaux et la création d’une commission de la reforme consensuelle du système électoral avec l´assistance de l´ONU et des pays amis.
Paul Biya, 86 ans, qui de mémoire affirmait en septembre 1991 à Bafoussam lors d´un discours
«Vouloir dialoguer et définir soi-même les modalités du dialogue, c’est refuser le dialogue, c´est
vouloir imposer sa volonté» est au pouvoir depuis près de 37 ans et a été proclamé vainqueur de l´élection Présidentielle 2018 par le conseil constitutionnel, une réélection fortement contestée par l´opposition camerounaise, dont les principaux leaders n’ont pas été conviés au «grand dialogue national» puisqu´emprisonnés.
Le «grand dialogue national» ne serait-il donc pas une impasse de plus face à cette crise au bilan plusqu´alarmant?
Le GCJD reste très attentif à l´évolution de la situation au Cameroun.